Afrique: Equipe nationale/Le Tournoi d'Egypte - Au bon moment

16 Mars 2024

Ce tournoi arrive au bon moment, pour esquisser les contours de la future sélection

Décidément, l'Egypte est preneuse de tout ce qui se présente au niveau de l'organisation des tournois ou des compétitions amicales ou officielles internationales qui sont remises en question pour des raisons d'organisation. Elle le doit à la qualité de ses installations et des moyens que l'on met à la disposition du sport dans ce pays. C'est ainsi que le tournoi, qui devait être organisé aux Emirats, est orienté vers l'Egypte. Ce tournoi, qui regroupera les équipes nationales de la Nouvelle Zélande, de Tunisie, de la Croatie et de l'Egypte et qui débutera le 22 mars par un Tunisie-Croatie et un Égypte-Nouvelle Zélande, s'annonce assez intéressant pour bien des raisons.

Pour la partie tunisienne, c'est une bonne occasion de reprendre en main l'effectif de cette sélection qui a fait couler beaucoup d'encre et... de salive, après son apparition controversée à la dernière CAN. Déjà, on a commencé à injecter sur le web des suggestions, des pseudo-affirmations et des probabilités qui donnent une idée des appréhensions que nous craignons le plus: reconstruire sur des ruines.

Ce n'est pourtant pas le cas. Une sélection n'a rien d'un club. C'est un regroupement des joueurs les plus en forme ou, plus exactement, ceux dont on a besoin pour des objectifs bien précis. Face à un adversaire bien déterminé auquel on se trouve contraint techniquement d'adopter une stratégie qui exige la présence d'un profil bien spécifique, on convoque l'élément dont on a besoin.

%

C'est à partir de là que se fait le choix et non pas à partir de ce qui est soufflé à partir des terrasses de café et dans l'entourage des joueurs qui, de nos jours, distillent des informations et des «phases de jeu» bien choisies pour forcer la main des décideurs et pousser, dans un sens ou un autre, le sélectionneur et l'opinion publique. Et cela marche, avec ces appréciations dithyrambiques qui préparent et empoisonnent l'atmosphère, au sein de cette sélection que l'on a toujours souhaitée la plus juste possible.

Minimum de rectitude

Il semble que la liste a obéi à un minimum de rectitude pour éviter les polémiques inutiles. Des langues se sont déliées après la piètre prestation de la CAN, mais pas assez. L'essentiel a été quand même dit : il y a urgence au niveau de la reprise en main de cette sélection. Mais il faudrait le faire de manière pédagogique d'abord, de façon à ne jamais perdre de vue que ceux qui ont servi cette sélection méritent le respect. Et si ces joueurs que l'on pense être dans l'obligation d'écarter pour insuffisance de rendement ou pour assainir l'atmosphère ne font plus partie de la liste des appelés, ce ne devrait pas être dans un dessein de vengeance ou dans le but de satisfaire l'opinion publique.

Ces joueurs ont servi et leur départ ne doit en aucun cas provoquer d'inutiles remous. S'ils ont été à la base des écarts que l'on reproche à cette sélection, ils n'ont fait que profiter de la faiblesse du personnel d'encadrement et rien d'autre. En effet, pour repartir sur des bases justes et saines, il s'agira avant tout d'appeler ceux qui le méritent pour l'intérêt de la sélection et en vue de la renforcer et de remettre de l'ordre dans ses rangs.

Nous avons entendu certaines réflexions venant de la part de certains d'entre eux. Ils pensent prendre leur retraite au niveau international. Chiche ! C'est le joueur qui a besoin de l'équipe nationale et non le contraire. Si nous partons de cet argument, il n'y aura jamais de regrets, car ceux qui ont remplacé ces éléments dont l'humeur est aussi volatile seront plus efficaces, plus motivés, donc à même de remplir parfaitement leur rôle de sélectionnés.

Arrêtons de fabriquer des idoles qui ont fait jusque-là des dégâts et qui ont érigé de véritables barrages pour bloquer des jeunes ou des éléments qui possèdent des qualités réellement justifiées !

Laissons de côté ceux qui louvoient et qui sont constamment dans la manoeuvre pour préserver leurs seuls intérêts aux dépens de ceux de l'équipe nationale. Le duo qui est chargé de conduire cette sélection, dans l'attente de décider du nom de celui qui prendra le relais, ne devrait rien céder. Ces techniciens n'ont de compte à rendre qu'à leur conscience et à leur devoir de servir au mieux les intérêts de cette sélection qui traverse une période de vide et d'hésitations que l'on souhaite de courte durée.

En partant du principe que nul n'est indispensable nous pouvons espérer un regain de confiance de la part de ceux qui ont été injustement écartés et qui ont été réintégrés. En les mettant dans une atmosphère adéquate, basée sur la solidarité et non pas sur l'incertitude et le doute, ils risquent de surprendre. Quant à ceux qui sont convaincus que leur place est acquise d'avance et qui ont levé le pied, ils pourraient revenir à de meilleurs sentiments et redevenir ces guerriers qui ont épaté par leur hargne et leur combativité. C'est de ce point de vue que ce tournoi arrive au bon moment, pour esquisser les contours de la future sélection que des engagements importants attendent et qui se doit de se remettre dans une véritable ambiance de travail.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.