Congo-Kinshasa: Les autorités dénoncent «l'omerta de la communauté internationale» après le bombardement du camp de Mugunga

Dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), le gouvernement a dépêché le 9 mai 2024 une délégation à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, alors que le 3 mai dernier le camp de déplacés de Mugunga, à proximité, avait été bombardé. Un bombardement dont le bilan humain est passé à 35 morts. « Nous en avons marre de cette omerta, de cette ambivalence de la communauté internationale », s'est insurgé Fabrice Puela, ministre des Droits humains, alors que les autorités congolaises ont saisi le Conseil de sécurité de l'ONU contre le Rwanda. Détails.

À l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), le bilan de la frappe ayant atteint le camp de déplacés de Mugunga augmente : il est passé de 14 à 35 morts.

Les autorités congolaises ont saisi le Conseil de sécurité de l'ONU contre le Rwanda. Le gouvernement de RDC a dépêché une délégation à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, pour s'imprégner de la crise et des conséquences.

Des obsèques le 11 mai

Sur place, parmi les enfants et femmes transportés à l'hôpital, 26 n'ont pas survécu. Une trentaine est encore prise en charge dans les hôpitaux. Une délégation venue de Kinshasa s'est ainsi entretenue avec les autorités de la province. Modeste Mutinga, ministre des Affaires sociales et de la solidarité nationale, déclare : « Ce sont des personnes du troisième âge, enfants et femmes qui ont été tués. Nous avons décidé d'organiser les obsèques le samedi prochain. Toutes les dispositions sont prises pour que ces obsèques soient dignes des fils du pays qui ont perdu leur sang pour l'intégrité de notre territoire. Nous sommes donc en deuil. »

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Face au drame et à son manque de visibilité Fabrice Puela, le ministre des Droits humains fulmine : « Nous en avons marre de cette omerta, de cette ambivalence de la communauté internationale. C'est anormal. Le sang des Congolais vaut le sang des Ukrainiens. Il est inadmissible qu'on ne s'intéresse au Congo qu'avec les matières premières. Mais, lorsque des vies humaines, des enfants et des femmes, sont fauchées, sont violées, à longueur de journées, ça n'interpelle pas la communauté internationale. Nous en avons marre ! »

Le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, a saisi, les ambassadeurs des pays membres permanents au Conseil de sécurité des Nations unies. Kinshasa accuse en effet ouvertement l'armée rwandaise d'avoir bombardé des cibles civiles et Christophe Lutundula affirme que le régime rwandais prépare « un génocide sournois des hutus dans l'Est de la RDC » pour attiser des tensions intercommunautaires au Nord-Kivu. Des accusations balayées d'un revers et absurdes, selon Kigali.

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