Il est devenu aussi normal de mourir en Algérie que de tuer. Et de n'importe quelle manière, la plus forte qui soit, la plus froide aussi. Et en masse. Comme si éliminer le plus grand nombre de personnes était une prouesse, un choc à provoquer surtout. Mais de choc apparemment, il y en a moins, il n'en est plus.
Désormais, on en parle tout juste, sans plus. Peut-être peut-on s'arrêter sur le détail de l'assassinat en évoquant la nature de l'arme, la façon dont s'est acharné le meurtrier sur sa victime, qui en est souvent à son premier crime, à travers ce qui survient dans la cité, ce qui se rapporte dans la rue et ce qui se commente à partir des journaux, sans aller trop loin. On s'y fait. L'habitude s'est depuis longtemps incrustée dans le quotidien au point que, si un entrefilet vient à manquer dans la presse, on se demande pourquoi. Le lecteur sait presque où est l'emplacement de ce genre d'informations et va directement lire ce qui est écrit de nouveau comme un nouveau créneau qui vient suppléer les infos sécuritaires qui, au demeurant, alimentent toujours la une des journaux.
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