Au guichet d'une banque, un client effectue une opération bancaire. Il vient de faire un retrait ou il s'apprêter à faire un versement et soudain un hold-up est perpétré. Sous la menace des armes des cambrioleurs, le client est dépossédé de son argent. La responsabilité de la banque est-elle engagée ? A cette question, le commun des mortels répond que la banque ne saurait être tenue pour responsable des dommages causés certes dans ses locaux, mais par des tiers. Cette solution a fortement influencé l'attitude du gouverneur, Charles Konan Banny, qui s'emploie à dégager la responsabilité de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest dans le rocambolesque hold-up exécuté mardi 27 août dernier à ses guichets réservés aux opérations des banques primaires.
Mais la situation ci-dessous vécue par l'infortunée Dame Baldini et la solution qu'y a apportée la justice de notre pays, pourrait bien lui être d'un utile conseil. Mme Pallanga Francine épouse Baldini a été grièvement blessée par balle au cours d'un hold-up perpétré le 9 janvier 1986 dans les locaux de la SGBCI, agence de Vridi, où elle se trouvait en compagnie de son fils mineur Jean-Marc pour y effectuer des opérations bancaires. Alors qu'elle était couchée à même le sol sur ordre des bandits, ceux-ci ont fait feu et elle a reçu une balle au dos, en pleine colonne vertébrale, qui lui a occasionné une paraplégie totale. Suite à cet attentat, les époux Baldini et leur fils ont cité la SGBCI devant le tribunal de première instance d'Abidjan en réparation du préjudice tant corporel que moral subi par eux. Ils ont demandé à titre de dommages-intérêts la somme totale de 5 milliards de francs CFA. Invitée à réparer les conséquences de l'agression, la SGBCI a plaidé sa mise hors de cause. Elle a soutenu n'avoir commis aucune faute ni d'imprudence ni de négligence susceptible de valablement engager sa responsabilité vis-à-vis de ses clients qui, s'étant trouvés dans ses locaux, y ont subi des dommages causés par des tiers.
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