Après avoir inauguré en décembre 2000, pour la première fois dans l'histoire politique du Ghana, une alternance démocratique et pacifique, John Kufuor, le nouvel homme fort d'Accra ne semble pas encore trouver la clé d'une cohabitation avec son prédécesseur. Et pour cause, depuis son installation en janvier 2001 au palais d'Osu Castle, il ne cesse d'essuyer des critiques de John Jerry Rawlings visiblement mécontent de la manière dont son héritage est géré. Excédés par les sorties du Capitaine, les services de sécurité d'Etat l'ont finalement obligé à s'expliquer sur un "appel à la désobéissance civile" qu'il a publiquement lancé en août dernier.
Cette audition, qui a fait couler beaucoup d'encre et de salive au Ghana et au-delà de ses frontières, révèle au grand jour, l'état des rapports qui existent entre les deux hommes. Des relations qui risquent de connaître une dégradation plus avancée avec la création la semaine dernière d'une Commission "justice et réconciliation" chargée d'enquêter sur les cas de violation des droits de l'homme sous les régimes qui ont précédé celui de Kufuor. Conçue sur le modèle de celle de l'Afrique du Sud, cette structure devrait avoir pour mission, selon la compréhension de l'actuel régime, " de réconcilier et non de se substituer à la justice, ... non pas de prononcer des sentences, mais de pacifier les coeurs et les esprits". Mais dans le contexte actuel, quelle est la pertinence d'une telle initiative pour le Ghana et pour les Ghanéens?
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