Devant l'imminence de l'introduction des langues nationales à l'école élémentaire, le chercheur Fary Silate Kâ fait montre de ses inquiétudes. Non seulement à propos de la manière de faire, mais aussi sur le traitement fait à certaines langues.
Au moment où l'on s'apprête à enseigner à l'école les langues nationales avec la rentrée scolaire d'octobre prochain, Fary Silate Kâ, chercheur, chef du Laboratoire de linguistique de l'Ifan Cheikh Anta Diop, vient de "tirer la sonnette d'alarme". Le chercheur qui a mené une étude intitulée "Introduction des langues nationales à l'école élémentaire : Problèmes et enjeux", a des inquiétudes par rapport à l'ouverture des 155 classes expérimentales sur l'ensemble du territoire national. Selon lui, "après le fiasco des années 1980, dans cette tentative d'introduction ( ), le Sénégal repart pour un nouveau rendez-vous avec l'histoire ( )". Mais est-ce le bon ?, se demande-t-il. Car "au vu du degré relatif de préparation de l'initiative, d'information et de sensibilisation des populations, de formation des acteurs, de confection du matériel didactique, nous en doutons fort pour notre part". C'est pour cette raison qu'il veut réagir à "cette initiative qui est appelée à marquer un tournant décisif dans le système éducatif de notre pays". En sa qualité de linguiste-chercheur et d'enseignant qui a participé à l'action et à la réflexion dans ce domaine depuis les Etats généraux de l'éducation et de la formation (Egef) de 1981, il estime que "ne pas réagir serait être complice d'une initiative que nous ne partageons pas dans sa forme, même si nous en approuvons le principe".
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