La situation reste toujours préoccupante en Kabylie, vraisemblablement terrain de prédilection des luttes politiques, et tout indique, au regard des derniers développements, que le pire est à craindre en dépit des appels au calme et la condamnation des actes de saccage de certains sièges du FFS. Ce regain de tension est généré davantage par l'approche d'une autre consultation électorale contestée par ceux qui demeurent fondamentalement convaincus qu'une participation au renouvellement des institutions est une caution au processus de légitimation d'un régime décrié, alors que les enjeux de l'heure préconisent une attitude de rupture avec un système rentier.
Alors qu'il était attendu que l'entrée en lice du FFS pour les élections locales du 10 octobre prochain, accompagnée par ailleurs de mesures d'apaisement, allait changer la donne en Kabylie, l'accalmie escomptée fut de courte durée. Nombreux sont ceux qui ont parié sur l'ancrage du vieux parti de l'opposition et sur sa capacité à influer positivement sur la situation sans peut-être trop s'attarder sur l'ampleur de la crise, encore moins prendre en considération le fait qu'aux yeux des citoyens, la crédibilité des partis politiques est entachée. Autre paramètre négligé : le contexte de tension, qui dure depuis plus de 16 mois, et le vent de révolte qui, souvent, s'est manifesté avec violence, exacerbent fatalement une situation déjà très tendue.
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