Pourquoi demander l'abolissement de la peine de mort qui ne trouve pas d'application en terre sénégalaise ? Bien que présente dans le droit pénal, cette peine n'a fait que deux victimes. Et cela, au début de l'indépendance. Les tenants de la thèse abolitionniste craignent que les autorités la mettent à exécution du jour au lendemain. Regroupées autour de la Coalition pour l'abolition de la peine de mort au Sénégal (CAPM), les organisations des droits de l'homme ne cessent, depuis quelques années, d'interpeller les autorités. À en croire le coordonnateur de la CAPM, Seydi Gassam, il n'est que " temps d'agir pour que cette peine soit abolie. Et le débat ne fait que commencer ". Pour parvenir à ses fins, la Coalition compte mettre en branle des actions de lobbying. Déjà, une pétition circule et ses initiateurs espèrent la soumettre aux autorités au mois de décembre prochain.
Le combat contre la peine de mort remonte très loin dans l'histoire humaine. Me El Hadj Guissé, rapporteur à la sous-commission des Nations Unies sur la peine de mort et chargé du rapport de suivi de la peine de mort dans le monde, situe la 1re abolition entre 713 et 730 avant Jésus-Christ. " La peine de mort a évolué. Dans certaines sociétés, elle a été systématisée. Suivant les changements de régimes, elle revient et repart dans d'autres. Il a fallu attendre le XXe siècle pour que des attitudes plus précises voient le jour en Europe pour son abolition. D'ailleurs, les pays qui frappent à la porte de l'Union européenne sont tenus de le faire ", souligne M. Guissé.
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