Kinshasa — Le 9 septembre dernier, l'armée burundaise a fait incursion dans la province de Gitega, sur les hauteurs d'Itaba, où elle a massacré plus de 1.200 civiles (femmes et enfants) sans défense (le gouvernement parle de 173 victimes). La nouvelle est connue dix jours après. Dès lors, les négociations de Dar Es-Salaam entre le gouvernement et les rebelles du Fdd pour la signature d'un cessez-le-feu, négociations dont on espérait qu'elles mettraient fin à neuf ans de guerre, en ont accusé un coup dur.
Lundi dernier, le vice-président sud-africain et médiateur dans le conflit burundais, Jacob Zuma, a avoué avoir échoué, dans la mesure où aucun accord n'a été signé, les négociations n'ayant pas repris depuis leur suspension la semaine dernière à la suite de tueries de Gitega. Le mouvement rebelle Fdd de Jean-Bosco Ndayikungurukiye exige, dans un document, que la délégation gouvernementale soit reconnue comme belligérante, et que le gouvernement soit considéré comme un pantin au service de l'armée. De son côté, le Fnl, une autre branche rebelle extrémiste, a refusé de discuter avec le gouvernement aussi longtemps que sa condition sine qua non n'est pas respectée, à savoir: le cantonnement de tous les militaires dans les casernes.
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