Ce début de campagne électorale, bien que timide, révèle néanmoins une nouveauté dans les discours électoraux, à savoir des questions concrètes liées aux préoccupations citoyennes, aux misères et à tous les problèmes posés par les Algériens tout au long des deux dernières années à travers les mouvements de protestation et les émeutes qui ont touché pratiquement toutes les régions du pays. La gestion des collectivités locales, le logement, la salubrité, l'environnement, le foncier, les bidonvilles sont autant de thèmes soulevés souvent avec violence par les citoyens, las d'attendre des solutions.
Même les problématiques de dimension nationale, échappant au pouvoir local, ont été abordées. Il s'agit notamment de la privatisation, des réformes économiques et de la relance qui tarde à prendre forme. Les partis et les candidats ont finalement compris que les diatribes idéologiques n'ont plus de prise sur la rue algérienne qui attend du concret. Les clivages traditionnels qui ont toujours marqué les joutes électorales et politiques ne semblent plus être de mise et ce, depuis longtemps. La preuve est donnée à travers les mouvements de protestation qui se sont faits sinon contre les partis du moins sans eux. Ces derniers ont été tous surpris par les dynamiques citoyennes parallèles structurées ou non, pérennes ou sporadiques.
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