Brazzaville — La Côte-d'Ivoire fait de nouveau parler d'elle. Et pour cause, les armes y crépitent, faisant des centaines de victimes. Il y a quelques mois, le pays sortait d'une réconciliation nationale. Celle-ci se révèle comme un marché de dupes. Les règlements de comptes ont pris le dessus. Cette violence, qui vient des contradictions politiques, prend de plus en plus des contours ethniques. L'idéologie de l'ivoirité a provoqué une fissure socio-politique en Côte-d'Ivoire.
En fait, la Côte d'Ivoire se retrouve, comme le Congo il y a quelques années, avec quatre coqs dans un même poulailler: Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara et le général Robert Gueï, tué au cours de cette mutinerie. Ils se livrent une bataille à mort, par l'intermédiaire de leurs partisans. L'affrontement politique entre ces quatre leaders déstabilisent le pays, depuis la mort du père fondateur de la Côte-d'Ivoire, Félix Houphouët-Boigny. La mort de Robert Gueï, tué avec son épouse et ses enfants, montre à quel point ces règlements de comptes peuvent dégénérer. Quelques jours auparavant, l'ancien chef d'Etat, arrivé au pouvoir par un putsch, avait tenu une conférence de presse, à Abidjan, pour annoncer le retrait de son ministre du gouvernement, tout en critiquant le président Laurent Gbagbo qui aurait roulé tout le monde dans la farine.
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