Sénégal: Cheikh Tidiane "Téranga" : Le taximan devenu syndicaliste

26 Septembre 2002

Né en 1944 à Missira dans le département de Nioro, Cheikh Ndiaye, " Ndiaye Teranga " pour les intimes, est un homme qui aime relever les défis. Très jeune, Cheikh a toujours rêvé de devenir chauffeur. Après la mort de son père, il décide de s'installer définitivement à Dakar pour mieux vivre sa passion : " J'ai été chauffeur de taxi de septembre 1969 à 1988", lâche-t-il, sourire aux lèvres. Il raconte avec verve, des anecdotes historiques sur son parcours. À l'âge de 20 ans, il devient titulaire d'un permis de conduire de catégorie D en Mauritanie. Son goût du travail l'a poussé à braver le couvre-feu instauré en 1988 : " un soir on m'a arrêté ainsi que trois véhicules particuliers. Par la suite, ces derniers ont été libérés tandis que moi j'ai passé la nuit au commissariat. ". À quelque chose malheur est bon : " C'est à partir de ce jour que j'ai décidé de créer l'Amicale des transporteurs et chauffeurs de taxi à Dakar, rebaptisée Union nationale des transporteurs et chauffeurs propriétaires du Sénégal ". Il continue de lutter pour la prise en compte des doléances des professionnels des transports routiers. Sa réussite, Cheikh Ndiaye l'explique par le fait qu'il continue de cultiver ces mêmes vertus inculquées par son père : le goût du travail, le courage et la persévérance. Ce polygame et père de plusieurs bouts de bois de Dieu est aussi un animateur de radio à ses heures perdues.

" Le Sénégal est très en retard par rapport à la Côte d'Ivoire. Je trouve anormal de voyager de Dakar à Saint-Louis (200 km) ou de Dakar à Tambacounda (500 km) sans être dans un bus climatisé ", se désole-t-il. Le taximan sénégalais est très pauvre : " Ce qu'on gagne en cinq jours équivaut à la recette journalière d'un collègue ivoirien ". Il pense que la situation catastrophique du transport est une résultante d'un manque d'une réelle volonté politique digne de ce nom. Et Cheikh Ndiaye ne manque pas d'idées dont certaines assez contestables : le ministère du commerce doit revenir aux membres de l'Unacois, dit-il par exemple.

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