L'ère des "faux coups d'Etat", s'ouvre-t-elle en Côte d'Ivoire ? Après celle des "faux complots", de la période des indépendances qui a permis au père fondateur Félix Houphouët Boigny d'asseoir son autorité et son règne pendant plus de trente ans, voilà que cette stratégie semble être privilégiée par ses différents successeurs. De Henri Konan Bédié à Robert Guéï, la tentation fut grande d'user de ce stratagème pour éliminer des leaders politiques gênants. Historien de formation, Laurent Koudou Gbagbo se présente, aujourd'hui, comme celui qui a le mieux assimilé la leçon. Président mal élu, porté au pouvoir par le flot de sang de ses compatriotes, l'homme cherche vainement à légitimer son pouvoir.
Le charnier de Yopougon traduit bien cette détermination. Un signal fort que beaucoup n'ont pas su appréhender à sa juste valeur. Ensuite, ce fut la dénonciation du putsch manqué des 8 et 9 janvier 2001, avec "le complot de la mystérieuse Mercedès noire". Et puis vint ce 19 septembre 2002. Une "mutinerie" selon les propres propos des autorités ivoiriennes qui va évoluer au gré de leur humeur pour devenir un "coup d'Etat" manqué, fomenté par l'ancien président Robert Guéï (assassiné aux premières heures des troubles) et enfin un "complot étranger".
...