C'est dans un contexte monétaire détendu que le projet de loi de finances pour 2003 a été paradoxalement revu une fois encore à la baisse avec un solde budgétaire négatif de 5,79% hors principal de la dette publique. Le projet de budget de la prochaine loi de finances, qui a été calculé sur la base d'un prix du pétrole à 19 dollars (au moment où les prix se sont stabilisés depuis une année à plus de 25 dollars en moyenne) ne semble pas donner un coup de pouce à la relance économique, à une reprise dans les principaux secteurs moteurs de la croissance. Le déficit budgétaire sera, cette année encore, le résultat le plus extraordinaire d'une économie dont les réserves de changes dépasseraient les 21,1 milliards de dollars à fin 2002, selon la Banque d'Algérie.
Même si le gouvernement escompte une croissance du PIB de plus de 3%, il n'en demeure pas moins que le calcul de ce projet de budget laisse beaucoup de points d'ombre. Autant sur les objectifs réels de cette loi de finances que sur les facteurs structurants d'une année fiscale qui sera encore dominée par les recettes pétrolières. Il est clair que l'économie nationale, avec une libéralisation qui n'a pas encore donné tous ses fruits, patine et n'arrive pas à retrouver le rythme d'une croissance soutenue. Les chiffres sur l'état de l'économie nationale sont au rouge et les principaux agrégats continuent de battre de l'aile. Le secteur industriel n'arrive plus à redémarrer, les réformes dans l'agriculture n'ont pas encore donné des résultats d'exploitation encourageants alors que le secteur des services, en pleine métamorphose, n'a pas encore tous les ressorts pour amorcer une croissance soutenue.
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