Les événements tragiques de 1989, entre le Sénégal et la Mauritanie, hantent toujours certains esprits. Et pour cause, Diallo Bios revisite ce passé qui, aujourd'hui, semble lui faire perdre le goût de ses origines dont il chante pourtant la " beauté trahie ". La Mauritanie, sa " douleur " ayant fait de lui une âme en souffrance, un exilé fébrile, est la terre de tous les malheurs de Diallo Bios. Mais aussi, c'est là qu'il souhaite être enseveli, quand il rejoindra les siens qui " sont morts nus, sous ses yeux ". Un sentiment de révolte, d'où son recueil de poèmes intitulé " Les Pleurs de l'Arc-en-Ciel ", paru en juin dernier aux éditions L'Harmattan.
Diallo Bios, l'auteur de ce recueil, est né à Sélibaby, dans le Guidimakha, au Sud de la République Islamique de Mauritanie. C'est là qu'il a fait ses études secondaires, avant d'aller à l'Université de Nouakchott. Ayant été dans le mouvement associatif pendant longtemps, il vit, depuis 1995, à Paris (France) où il exerce le métier de journaliste. Jadis, dit-il, l'Afrique du Sud, le Rwanda, le Burundi et l'Algérie furent son cauchemar. Mais, en témoin privilégié des événements de 1989, de la discrimination raciale en Mauritanie, il aborde, dans cet entretien, certains aspects soulevés dans son recueil de poèmes, la question des réfugiés et des Négro-Mauritaniens, mais aussi les relations entre le Sénégal, le Mali et son pays.
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