Quand le 4 août 1983, le destin de la Haute-Volta bascula et ce, pour la 6e fois depuis le 3 janvier 1966, le nouveau régime, avec à sa tête le capitaine Thomas Sankara secondé du commandant Lingani et des capitaines Blaise Compaoré et Henri Zongo, se baptisa conseil national de la révolution (CNR). Aujourd'hui 04 août 2003, cela fait exactement 20 ans jour pour jour. Faire une rétrospective de 20 ans semble bien fastidieux. Nous nous excusons par avance des lacunes de l'article, car pour ce travail, nous nous sommes intéressé à certains aspects politiques de cet anniversaire, qui nous ont paru assez prépondérants.
De novembre 1980 à août 1983, soit en moins de trois ans, période d'intense instabilité politique, notre pays connut trois coups de force, tous couronnés de succès avant d'en arriver à la révolution. Pratiquant une gestion presque chaotique du pouvoir d'Etat, le Comité militaire de redressement pour le progrès national (CMRPN), depuis son arrivée le 25 novembre 1980 et ce, jusqu'à sa chute (surprise) le 07 novembre 1982 (soit 722 jours qu'a duré le pouvoir du CMRPN) ne s'était pas soucié outre mesure de se renforcer, de se faire une bonne assise, politiquement parlant.Ne comptant que sur son comité militaire et son comité directeur, tous deux à composante exclusivement militaire, le CMRPN ne s'embarrassa nullement d'intégrer la société civile dans sa structure dirigeante.Pourtant, de mémoire d'observateur de la scène politique nationale, aucun autre régime n'avait bénéficié d'un soutien aussi franc que massif de la part de la société civile.
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