Septembre 1997. Septembre 2003. Cela fait six ans depuis que François Sengat Kuo s'en est allé, au-delà de la vie, retrouver le pays du " non-retour " et les anciens, les prédécesseurs, ceux que nous nommons nos ancêtres.
Six ans déjà que la mémoire des contemporains, sous l'action du temps, des interpellations quotidiennes, des mécanismes de notre psychologie, commence à effacer un nom, une ponctuation historique, un accouchement idéologique, un choix de vie incarnés en un être vivant, un Camerounais que nous connaissons sous l'appellation de François Sengat Kuo, né dans le Littoral géographique, dans la famille des Akwa, dans le peuple des E'wale du Sud appelés D'wala. Rappelons qu'il fut un poète dont le volume de l'oeuvre n'a pas, certes, le poids de celui d'un Senghor, d'un Louis Marie Pouka M'bagué, mais qui possède la qualité de ceux qui, les premiers, défrichent les voies, balisent les perspectives, donnent le ton et la vocalise. Il choisit de reporter ses rêves de poète dans l'action politique, de donner la substance de son verbe au discours idéologique, d'accoucher de son esprit dans l'éprouvette de la Société humaine, afin que de cet accouchement sorte un clone d'un avenir meilleur : un nouvel HOMME à l'image de dieux à la place de l'ancien colonisé, de l'ancien sous développé. Nous sommes son héritier et, pour ceux qui, de son temps, ont tendance à l'oublier, nous assumons la charge de toujours témoigner.
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