« C'en est trop ». « Nous étouffons ». « La fumée de tabac nous empoisonne ». C'était le genre de messages inscrits sur les pancartes brandies samedi matin par de jeunes enfants, élèves de l'EPP d'Ambohitrarahaba et des écoles privées environnantes, tandis que d'autres tiennent bien haut les dessins qu'ils ont faits, exprimant la grande détresse qui les a amenés à tenir une marche pacifique ce jour-là.
Avant-hier, en effet, ces enfants, encadrés par les instituteurs et institutrices, massivement soutenus par la population d'Ambohitrarahaba et d'Antanandrano, dénoncent la pollution de l'air dans ces quartiers, causée par les activités de traitement de tabac d'une société implantée à Ambohitrarahaba. Il s'agit de la société Mahery, dont l'une des activités consiste à la production de poudre de tabac à chiquer. « Lorsque cette société est en activité, c'est-à-dire du matin au soir, d'épaisses fumées de tabac se dégagent de leurs locaux et sont respirées par toute la population, non seulement des environs immédiats, mais jusqu'aux quartiers voisins. Evaluez ainsi l'ampleur de la pollution et le caractère toxique de l'air irrespirable que les propriétaires de cette société nous imposent », clamaient les riverains samedi matin lors de cette marche de contestation. Partis de l'EPP d'Ambohitrarahaba, les jeunes écoliers suivis par la population ont marché jusqu'au portail de la société Mahery, réclamant l'arrêt de ces activités polluantes. Evidemment, le portail en question était résolument clos et aucune activité ne semblait avoir lieu à l'intérieur. Ce qui a rendu impossible toute tentative de recueillir la version des responsables de la société. Pour leur part, les manifestants voulaient simplement exprimer pour la énième fois leur ras-le-bol.
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