Une loi en projet sur la lutte contre le blanchiment de l'argent sale sera soumise prochainement au conseil du gouvernement. Elle vient compléter la législation en vigueur sur ce phénomène. Une cellule de lutte contre l'argent sale existe déjà.
La loi de finances 2003 a consacré la levée du secret bancaire. C'est le ministre du Travail et de la Protection sociale, Tayeb Louh, qui a fait connaître ce projet, à la faveur de la 24ème session du CNES. Intervenant hier dans les débats du CNES, il n'en a pas dit plus. Il a, par ailleurs, avancé une litanie de chiffres en rapport avec la protection sociale, l'évolution des salaires, la Caisse nationale de retraite (CNR) et l'épargne des ménages. Tayeb Louh a ainsi indiqué que l'épargne a fortement augmenté entre 1999 et 2003 : de 154 milliards de dinars en 1999, il est passé à 303,9 milliards de dinars en 2003. Même tendance dans les salaires. Entre 1996 et 2003, ils ont enregistré une hausse de 73%. Le salaire moyen est passé ainsi de 13 000 DA en 1996 à 22 000 DA en 2003 dans le secteur public. Dans le secteur privé, les salaires sont passés de 6 000 DA en 1996 à 18 000 DA en 2003. Dans son intervention, le ministre du Travail et de la Protection sociale a aussi évoqué la question de l'informel, notant que l'illégal n'est pas seulement dans le commercial, mais également dans d'autres secteurs d'activités. Il a dit ainsi que des opérateurs trichent, en faisant travailler des «gens» sans les déclarer, en révélant ce chiffre qui en dit beaucoup sur le travail au noir : 188 000 entreprises privées n'emploient que 612 000 travailleurs. Cela veut dire que le gros des salariés n'est pas déclaré. Dans une telle situation, a-t-il ajouté, une réforme s'impose pour que les choses changent.
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