Abidjan — Premier pays indépendant d'Afrique (1847), fondé en 1822 par d'anciens esclaves noirs venus des États-Unis, le Liberia a vécu des années paisibles jusqu'en 1980.
Le 12 avril de cette année-là, le sergent-chef Samuel Doe entreprend de changer le cours de l'histoire de son pays. Il renverse le président William Tolbert au cours d'un coup d'Etat marqué par l'assassinat de ce dernier et l'exécution publique des membres du gouvernement et autres responsables de l'État. Issu de l'ethnie Krahn, il entendait ainsi réparer une injustice en arrachant le pouvoir des mains des descendants d'esclaves pour le " remettre " aux Natives, les autochtones, les enfants du terroir. Cinq années après son coup de force, il s'offre une victoire aux élections générales qu'il organise. S'installe alors un régime de terreur qui marquera à jamais la mémoire collective libérienne et africaine. Un régime tribaliste qui ne se gêne pas pour alimenter les haines ethniques. Au cours de son règne, il n'hésite pas à massacrer systématiquement les Gio, simplement parce qu'un membre de cette ethnie a le malheur de tenter un coup d'Etat contre lui. Toutes choses qui font naître chez les Gio un désir de vengeance incarné par un certain Charles Taylor. A la tête du mouvement qu'il crée, le Front national patriotique du Liberia (NPFL), Charles Taylor déclenche une rébellion depuis le nord du pays contre le régime de Samuel Doe le 24 décembre 1999.
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