L'Organisation mondiale de la santé (Oms) tire la sonnette d'alarme : l'utilisation de plantes médicinales en complément thérapeutique ou comme remède naturel peut être dangereuse lorsqu'elle n'est pas adaptée ou associée de façon inappropriée aux médecines conventionnelles.
L'agence sanitaire de l'Onu, qui s'interroge sur la façon d'informer le public sur l'utilisation de produits en vente libre dans les grandes surfaces et sur la qualification des médecins qui les prescrivent, vient de publier une série de mesures à l'usage des gouvernements, des agences de santé et des consommateurs, les exhortant à prendre plus de précautions. Près de 80 % de la population des pays en voie de développement a recours à la médecine traditionnelle, médecine par ailleurs de plus en plus populaire dans les pays riches. De nombreux centres de traitement de la douleur y ont souvent recours, notamment à l'acupuncture en complément des traitements conventionnels. Par ailleurs, l'herbe chinoise dénommée Artemisia annua est considérée comme un des remèdes les plus efficaces contre le paludisme. Mais les autorités de santé publique ne cessent de recevoir des rapports faisant état de nombreux accidents liés à la prise de ces plantes médicinales comme complément thérapeutique ou comme remède naturel. "Il est faux de croire que la médecine traditionnelle est bonne pour tout le monde, tout le temps et en grande quantité. C'est une très grande erreur", déclare Vladimir Lephakine, directeur général adjoint de l'Oms. "Quelquefois, les gens pâtissent de l'utilisation d'excellents produits, parce qu'ils les utilisent mal", ajoute-t-il. Selon l'Oms, en Chine, pays où le recours à la médecine traditionnelle est très répandue, 10 000 accidents ont été recensés, pour l'année 2002 seulement.
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