Cette ville, Casablanca, toujours accueillante et débordante de vie à vous faire oublier vous-même et le temps, dans ses dédales de rues et labyrinthes de quartiers, remonte chaque fois des limbes de nos mémoires d'enfance ou d'antan.
Elle rejaillit encore captivante de l'écume du temps, ravivant tout un cortège et procession d'images, couleurs bariolées et senteurs inégalées. Jalouse d'autres lieux et moments, les figeant à son passage, majestueuse à l'accoutumée, elle ne s'assouvit que buvant sa coupe jusqu'à la lie. Les transhumants, elle les attire toujours à elle, qu'ils fussent ses propres fils ou ceux adoptifs mais en rien différents des siens. Même au loin, vers elle le transport en nostalgie est à l'âme ce que brise par nuit d'été à celui de chaleur étouffé en quête de bien reposant havre. «Oh ! à combien de maisons sur terre s'habitue le jeune homme, mais sa nostalgie va à jamais pour la première d'entre elles», dit admirablement Abou Tammam, ancien poète arabe.
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