Début mai 2004, le géant de l'industrie agroalimentaire américain Monsanto annonçait, dans des propos rapportés par le New York Times, l'abandon partiel des cultures OGM aux Etats-Unis, voyant s'envoler en fumée des millions de dollars investis dans la recherche et le développement de graines de coton, maïs et soja modifiés. La recherche prioritaire devenait alors... celle de pays-clients moins regardants que les industriels, écologistes et consommateurs occidentaux. Un mois et demi plus tard, voici Monsanto accueilli par un quarteron de chefs d'Etat ouest-africains. En grandes pompes.
En effet, Ouagadougou, la capitale burkinabè, avait l'air d'une ville assiégée, lundi dernier. Tôt le matin, la police prenait d'assaut les voies qui mènent du site d'hébergement des chefs d'Etat hôtes du sommet à celui des travaux à Ouaga 2000. Qui plus est, un hélico faisait régulièrement la ronde à basse altitude. On ne pouvait pas trouver mieux en matière sécuritaire. Blaise Compaoré a mis les petits plats dans les grands pour rassurer ses hôtes de marque. Et pourtant, le principal reproche fait par des scientifiques et certains mouvements associatifs au gouvernement burkinabè est, paradoxalement, d'avoir fait preuve de précipitation et de manque de prudence dans la tenue du sommet pour lequel cet impressionnant arsenal sécuritaire a été débloqué.
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