Les affaires liées au financement du terrorisme en Algérie sont actuellement difficilement décelables. La raison étant que la manne financière des groupes terroristes ne transite pas par le circuit bancaire. «Tout se paye cash» a déclaré hier, un membre du conseil de la cellule de traitement du renseignement financier (CTRF) en marge du séminaire, clôturé hier, après trois jours de débats sur la lutte contre le blanchiment d'argent.
Ce responsable a également expliqué que la cellule qui est installée depuis 2004 (créée en 2002) n'a eu jusqu'à aujourd'hui à traiter d'aucune affaire liant le blanchiment d'argent au financement du terrorisme. «Notre économie n'est pas organisée dans tous les secteurs. Les marchés de bestiaux, de poissons, ou encore celui de la viande ne sont pas structurés comme celui des banques, nous ne pouvons donc pas contrôler les importantes sommes de transactions qui y sont faites», a déclaré le membre du CTRF. Cet avis est partagé par M. Jean-Yves Retaille, commandant de police, chef du groupe de lutte contre le financement du terrorisme en France. Invité pour présenter une conférence sur l'approche française du sujet, M. Retaille a déclaré qu'il y a dans le monde deux catégories d'organisations terroristes : celles structurées et celles qui sont dans la préstructuration. Pour la première catégorie, il est possible de trouver la traçabilité de l'argent puisque ces organisations sont obligées à un moment ou à un autre d'utiliser le circuit bancaire.
...