Le discours sur le drame de l'Afrique, à fort relent de leçon de morale, que Sarkozy a servi à notre à jeunesse à l'Ucad II, a démontré une fois de plus son redoutable talent d'orateur et de manieur des concepts. Nous ne dénions à personne le droit légitime d'avoir sa propre lecture du drame que vivent l'Afrique et les Africains. Mais nous restons sceptiques, voire sur nos gardes lorsqu'il s'agit d'une leçon de morale émanant d'une personnalité qui préside aux destinées d'une nation qui n'est pas étrangère à ce drame.
Surtout, lorsque ce discours est truffé de sophismes dont la fonction est de tout dire sauf la vérité, tout en donnant l'impression de l'avoir dit dans tout son éclat. Les sophistes grecs usaient à merveille de ce verbiage et exerçaient de ce fait une forte fascination contre tout le beau monde qui les écoutait avec passion et qui était incapable de déceler que derrière la magie du discours, se cachaient des contrevérités savamment dissimulées. Ce, jusqu'au jour où Socrate mit à nu, au grand jour, l'inconsistance de leur discours. C'est pourquoi Socrate devait nécessairement mourir pour que vive le sophisme !
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