Cote d'Ivoire: Atteinte à la liberté de la presse au Niger - Tiken et Aïcha Koné demandent la libération de Moussa Kaka

17 Octobre 2007

Les artistes ivoiriens Tiken Jah Fakoly et Aïcha Koné, ont demandé hier, sur les antennes de Radio France internationale (Rfi), la libération de Moussa Kaka, correspondant de la radio mondiale, incarcéré pour «atteinte à la sûreté de l'Etat». Avant eux, d'autres organismes s'étaient déjà fait entendre.

A quand la libération de Moussa Kaka, correspondant de Radio France internationale (Rfi)au Niger incarcéré depuis le 24 septembre? Difficile de répondre à cette interrogation. Toutefois, des voix continuent de s'élever pour demander sa libération pure et simple. Parmi ceux-là figurent, les artistes Tiken Jah Fakoly et Aïcha Koné. Hier, sur les ondes de Rfi, les deux artistes ont demandé la libération du journaliste, par ailleurs directeur de la radio privée «Saraouniya». La diva de la musique ivoirienne implore la diligence du président de la République nigérienne, Mamadou Tandja, pour sortir Moussa Kaka des geôles de la prison. Bien avant eux, l'Union internationale des droits de l'Homme (Uidh), par l'action de Me Brahima Koné, avait donné exprimer sa vive préoccupation sur l'incarcération du journaliste au début de son arrestation. Quant à Rfi, sa présidence a protesté le 26 septembre avec vigueur contre l'inculpation et l'incarcération de son correspondant à Niamey, pour «complicité d'atteinte à l'autorité de l'Etat.» Elle considère que les éléments du dossier actuellement avancés par les autorités nigériennes ne justifient en rien une telle décision. La présidence de Rfi estime, en effet, que tous les actes reprochés à ce jour à Moussa Kaka, relèvent du travail normal d'un journaliste exerçant son métier dans le respect rigoureux des règles de la profession. Ainsi, les autorités de la "Radio Mondiale" affirment que leur correspondant a fait un travail professionnel en donnant la parole à toutes les parties en conflit et que leur rédaction a toujours observé la plus grande rigueur dans le traitement de l'information dans l'actualité nigérienne. Rappelons que Moussa Kaka a été arrêté pour «atteinte à la sûreté de l'Etat». Cette arrestation, selon le Procureur général de la cour d'Appel de Niamey, Adama Harouna, serait liée aux «activités particulières que mène l'intéressé qui n'ont rien à voir avec sa qualité de journaliste ou de correspondant de Rfi». Les autorités nigériennes soupçonnent le journaliste de connivence avec les rebelles touaregs du Mouvement des Nigériens pour la justice (Mnj). Il aurait échangé des communications téléphoniques avec Agaly Alambo, le président du Mnj. Cette arrestation de Moussa Kaka, qui est une violation à la liberté de la presse, pose avec acuité les difficultés que rencontrent les journalistes dans l'exercice de leur fonction surtout en situation de guerre. Rappelons que Ouattara Mohamed Junior, journaliste à l'Afp avait été arrêté puis relâché à Abidjan, suite au coup d'Etat manqué de janvier 2001. Il était accusé de «collaborer avec les assaillants". La Côte d'Ivoire occupe le 94ème rang sur 169 pays à travers le monde. RSF a rendu public hier son classement en matière de liberté de la presse. L'Islande, la Norvège et l'Estonie occupent respectivement la 1ère, 2ème et 3ème place. L'Erythrée ferme la marche.

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