Cote d'Ivoire: Gestion scandaleuse de la filière café-cacao - Gbagbo, responsable et coupable à la fois

analyse

7 ans après la libéralisation de la filière café-cacao initiée par le régime FPI en Côte d'Ivoire, le constat d'échec est partagé par tous. A commencer par le chef de l'Etat Laurent Gbagbo qui a reconnu récemment au cours d'un entretien radio-télévisé que cette libéralisation n'a pas rendu les paysans riches. Mieux, il a saisi le procureur de la République aux fins d'initier une enquête sur la gestion de la filière. Et depuis la fin de la semaine dernière, les responsables des structures en charge de cette filière font l'objet d'une procédure judiciaire. Au-delà des individus, c'est le système, le régime Gbagbo qui est en procès

"Donnez-moi le pouvoir pour que je vous le rende". C'est le slogan de départ du chef de la refondation. A son arrivée au pouvoir, rien ne sera en fait rétrocédé aux paysans en terme de pouvoir ou de liberté d'auto-détermination. Car, pour matérialiser sa libéralisation et donner l'impression que l'Etat a pris ses distances vis-à-vis de la gestion quotidienne de la filière, notre cher président n'a rien eu d'autre à faire que de créer une multitude de structures aux attributions imprécises pour se partager la gestion de la filière. Leur nombre était devenu si important que la question, de savoir qui fait quoi, s'est plus d'une fois posée sans trouver de réponse. Mais Gbagbo ne s'est pas contenté de créer ces structures, il a placé à leur tête ses hommes qu'il a pris soin de nommer par décret. De sorte que les paysans, à qui l'on disait avoir remis la filière, ne pouvaient désigner qui ils voulaient pour gérer la filière, leur filière. Malgré leurs multiples récriminations face à la gestion gabegique de ces dirigeants, les paysans n'ont jamais été écoutés. Ils ont fait des grèves, brûlé leurs fèves de cacao publiquement, barré les routes, protesté dans les rues du Plateau à Abidjan, rien n'a bougé. Ils continueront de souffrir, de vendre leurs produits à vil prix pendant que les dirigeants de la filière affichent une aisance matérielle et financière des plus arrogantes.

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