La loi du 23 février 2005 vantant «le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord», continue toujours de susciter un débat de fond au sein de la société civile française, chez les historiens particulièrement, sur le passé colonial de la France et ses séquelles.
Lors d'une rencontre organisée mardi dans la soirée par l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) de Paris, l'historien Alain Ruscio, spécialiste de la décolonisation, a estimé que «la loi du 23 février 2005 sur les aspects positifs de la colonisation n'était pas un épiphénomène, mais un épisode d'un mouvement de fond dans le monde des idées et des actes». Cet universitaire, un des signataires d'un ouvrage collectif intitulé Histoire de la colonisation, réhabilitations, falsifications et instrumentalisations, a dénoncé «l'entreprise de réhabilitation» du système colonial, tout en constatant que «les réactionnaires, les "nostalgériques", les anciens baroudeurs des guerres de décolonisation ont [re] commencé un travail patient et multiforme».
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