Depuis jeudi dernier, les magistrats du parquet ont séché leurs cabinets et leurs collègues du siège ont déserté les salles d'audience en signe de protestation contre les ordonnances de nomination et de mise à la retraite des magistrats. La machine judiciaire est grippée et ce sont les justiciables qui en payent le lourd tribut. Le mot d'ordre de débrayage a été lancé comme il faudrait le rappeler, après que le syndicat des magistrats ait dénoncé les violations de la Constitution que constituait cette restructuration au sein de la magistrature. Le ministre de la Justice interpellé, a pour sa part, insisté sur la volonté qui animait le chef de l'Etat d'opérer un changement radical de mentalités et de comportements, en imprimant un souffle nouveau au sein d'un corps longtemps gangrené par plusieurs maux. Sans entrer dans les méandres de ce débat juridique, il y a lieu de relever l'existence d'un problème de fond auquel des réponses appropriées méritent d'être apportées.
Le débat devait être engagé non seulement dans le choix des techniciens appelés à dire le droit, mais surtout dans la manière d'administrer la justice conformément aux prescrits de la Constitution. Que l'on soit d'un côté ou de l'autre de la barre, on doit se sentir protégé, mieux sécurisé, à l'abri du pouvoir de l'argent ou des injonctions des autorités.
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