L'avenue Cheikh Anta Diop a vécu une chaude journée, hier. Les étudiants de la Faculté des sciences juridiques sont montés au front où ils se sont heurtés à une forte résistance des forces de l'ordre qui les ont repoussés à coup de grenades lacrymogènes.
Jets de pierres et pluie de grenades sur l'Ucad et une odeur acre et piquante de lacrymogène qui envahit les quartiers environnants de Point-E, Fann Hock, Gueule Tapée, Fass. Des yeux qui larmoient, aussi bien pour les « combattants » que pour les passants. Lesquels sont obligés de changer, parfois subitement, d'itinéraire, tous les alentours de l'institution universitaire étant barrés. Les rues sont jonchées de pierres et des barricades installées çà et là. C'était le décor, hier, sur l'avenue Cheikh Anta Diop et la Corniche ouest (pour quelques minutes). Plus de 5 heures d'affrontements entre étudiants de la Faculté des sciences juridiques et politiques et forces de l'ordre. Ces dernières n'entendent pas laisser les premiers imposer leur diktat. Les étudiants, retranchés dans le campus social, jettent des pierres, et les éléments du Groupement mobile d'intervention (Gmi) positionnés sur l'avenue répliquent par des jets de grenades lacrymogènes. Les étudiants courent dans tous les sens. Ceux perchés sur les balcons des pavillons et sur les escaliers poussent des cris de guerre. Un étudiant, la tête couverte de sa chemise rouge, transporte des pierres à l'aide d'une brouette. La sueur perle sur les visages de ces jeunes. Attaque-repli, c'est la stratégie qu'ils développent, applaudis par leurs camarades. La réplique des Gmi est plus vigoureuse. Du pavillon A au PM 4 (Pavillon des mariés), s'abat une pluie de grenades. Une fumée acre piquante aux narines envahit le campus. Chacun essaie de boucher les narines comme il peut.
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