Abidjan — Billy Billy, ce nom est désormais sur toutes les lèvres et caresse tous les tympans à Abidjan et à l'intérieur du pays, depuis quelques mois. Notamment dans le milieu du rap mais aussi et surtout, il arrive à s'attirer la sympathie même des plus ultras anti-rap. Et pour cause, ce jeune musicien, originaire de l'Ouest de la Côte d'Ivoire, a un rap et un «flow» particulier. Un débit vocal sui generis, savant cocktail de l'argot local, «le nouchi» et le langage courant soutenu par une gestuelle fort à propos.
Au carrefour du traditionnel et du modernisme, il dit être venu «bouleverser les standards du hip-hop ivoirien», dans le sillage des groupes comme le Gbonhi Yoyo ou Garba 50. Le rap ivoirien depuis les années 1980-90 s'était jusque-là, limité à une «pâle copie» du style français ou américain, alors même que la culture africaine possède des sonorités et un riche patrimoine pour faire avancer le hip-hop. Des tentatives avaient cependant germé sous la houlette de l'ex-groupe RAS et de feu Roch Bi.
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