Descartes a eu son 'Discours de la méthode' ; Mitterrand, 'le Discours de la Baule' ; Sarkozy, 'Le Discours de Dakar'. Assurément, Wade a fait 'le Discours de la Vérité'. Loin de nous toute espèce de 'wadolâtrie' ! Mais, il faut reconnaître à notre président de la République que son discours aura eu une portée historique. En ce sens qu'il a consacré une rupture d'avec les laïus classiques. Attendu pour disserter sur les questions de terrorisme international et d'autres sans aucun rapport avec la réalité socio-économique de la majorité des pays de la Ummah islamique qui cherchent les parois du gouffre pour s'y agripper, Me Wade a décliné un discours qui a fait mouche.
Parce qu'il a mis les pieds dans le plat en disant haut ce que beaucoup de membres de l'Oci pensent bas. Notamment, en faisant remarquer cette aberration que constituent les 500 milliards d'intérêts générés par les dépôts des pays pétroliers arabes dans les banques occidentales. Combien d'hôpitaux, de dispensaires, d'écoles, d'usines, peut-on construire avec cette manne qui dort dans les établissements bancaires ? Combien de programmes de lutte contre la pauvreté peut-on initier avec cet argent qui, paradoxalement, sert à enrichir des déjà-riches ? C'est sur ces questions et sur rien d'autre que l'Afrique et le Sénégal attendent l'Oci. Non pas un débat sur des sujets aériens qui ne font que les renforcer dans leur indigence.
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