La hausse constante qui affecte les produits de première nécessité inquiète fortement les Algériens. Les prix agricoles et agroalimentaires, qui flambent sur le marché mondial, sont évidemment à l'origine de cet emballement surprenant de la mercuriale.
Les ménagères se font plus économes. Désormais, elles abrègent leurs courses et réduisent leurs achats à l'essentiel. A tous les échelons de la hiérarchie sociale, on se serre la ceinture comme on peut pour joindre les deux bouts. Le coût de la vie reste, en effet, toujours élevé malgré l'augmentation des salaires consentie au secteur de la fonction publique. Les tarifs de cession des logements s'envolent aussi. Là encore, l'accroissement des coûts des matériaux de construction justifient cette cherté qui n'est pas sans conséquences pour des centaines de milliers de souscripteurs. Cette situation exceptionnelle met à rude épreuve l'endurance de larges pans de la société. Dans un tel contexte, est-il encore objectivement possible d'augmenter les produits énergétiques pour les mettre à niveau avec ceux appliqués sur le marché mondial ? En ce moment précis, il est presque impossible de demander plus aux Algériens sans les pousser à bout. Les exigences de l'OMC sont, tout simplement, porteuses de risques pour la stabilité sociale. Le gouvernement a visiblement pris conscience de cette réalité explosive. Après les assurances de Cherif Zaaf, coordinateur des négociations d'adhésion de l'Algérie à l'OMC, c'est au tour de Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, d'insister sur le maintien de la double tarification des produits énergétiques.
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