Une quinzaine d'associations ont pris part, jeudi dernier dans l'après-midi, à une marche anti-coloniale initiée à l'appel du «Mouvement des indigènes de la République» (MIR) qui a pris le départ du mythique quartier de Barbès, dans le 18ème arrondissement de Paris, selon les informations rapportées par l'APS. Les organisateurs, regroupés au sein d'un collectif, ont choisi la date symbolique du 8 mai, coïncidant avec les crimes contre l'humanité commis par la France coloniale à Sétif, Guelma, Kherrata, pour dénoncer toutes les exactions contre les peuples colonisés mais aussi pour exprimer leur solidarité avec les peuples en lutte pour le recouvrement de leurs droits spoliés et de leur indépendance nationale comme ceux de la Palestine et du Sahara occidental. Pour cette première sortie sur le terrain, qui a drainé quelques milliers de manifestants, les organisateurs MIR veulent «agir dans tous les lieux de confrontation sociale et politique», «investir les espaces médiatiques et institutionnels» et «influer sur les rapports de force pour contrecarrer les politiques racistes».
Lors de leur prise de parole, de nombreux intervenants ont rendu hommage à des figures marquantes de la lutte anti-coloniale et contre le racisme comme Patrice Lumumba, Mustapha El Ouali, Messali Hadj, Aimé Césaire et bien d'autres. Ils ont également rappelé la symbolique de la date du 8 mai, qui évoque les résistances des peuples ayant imposé l'abolition de l'esclavage, la victoire du peuple vietnamien, à Dien Bien Phu, le 7 mai 1954, les massacres de milliers d'Algériens à Sétif, Kherrata et Guelma, quelques mois après le massacre de Thiaroye (Sénégal), la Nekba palestinienne avec la création de l'Etat d'Israell et le début des souffrances du peuple palestinien contraint à l'exil et aux exactions de l'armée sioniste. Le leader du parti d'extrême droite française, le Front national (FN), a tenté sans succès d'interdire cette marche sous prétexte que, «pour l'honneur de la France et des Français, les pouvoirs publics se doivent d'interdire une telle manifestation qui blesse de façon si odieuse le sentiment national au point d'exalter les ennemis de la France».
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