Gambie/Sénégal: Ce n'est pas encore l'effervescence

6 Juin 2008

La Gambie reçoit pour le compte du groupe 6 et pour les besoins des éliminatoires    combinés Can /Mondial 2010, le Sénégal son voisin et éternel rival. Un derby placé sous haut risque en raison des antécédents sportifs entre les deux pays.

 

Les rencontres sportives Gambie-Sénégal sont toujours âprement disputées en raison de la proximité entre les deux pays. Un parfum de derby plane toujours sur une opposition entre les deux pays. Celle du dimanche comptant pour les besoins de la 2ème journée des éliminatoires Can/Mondial 2010 n'échappera pas à la règle. Elle intervient toutefois dans un contexte beaucoup plus apaisé que celui de leur dernière double confrontation en 2003 et qui causa quelques bisbilles entre les deux pays.

Chorus autour du fair-play

 

Pour la confrontation du dimanche prochain à l'Indépendance Stadium de Bakau entre la Gambie deuxième du groupe 6 et le Sénégal, il ne devrait y avoir point de débordements encore moins de violences. C'est parce que les autorités sportives des deux pays ont pris les dispositions nécessaires pour éviter toutes échauffourées entre les supporters des deux équipes.

C'est ainsi que les normes de sécurité ont été renforcées à l'intérieur du stade de Bakau, tout comme à l'extérieur par les officiels gambiens sur injonction de la Fifa et de la Caf.

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Pour la première fois dans l'histoire du football gambien, des stewards veilleront tout au long du match sur la sécurité des supporters et dénonceront les « agitateurs des tribunes ».

A côté de cela, on multiplie des deux côtés les appels au calme et à la discipline afin que le match se joue dans la sportivité et la fraternité. Une sorte de chorus du fair-play repris en chœur par les autorités, les acteurs footballeurs d'hier et d'aujourd'hui.

Tous invites les supporters à soutenir leur équipe respective dans la discipline et sans provocations, chaque partie voulant définitivement évacuer le triste scénario des rencontres de 2003.

Selon le ministre gambien de la jeunesse et des sports, Max Axi Gai, ancien joueur et assistant-coach des « scorpions » et s'exprimant dans les colonnes du quotidien « The Point »,   « Tout écart de conduite de supporters pourrait entraîner le franchissement de la ligne rouge que ce soit en cas de victoire ou de défaite, donc nous devons nous assurer que nous agirons bien et en toute sportivité ».

Côté sénégalais d'anciennes gloires du football ont déjà fait un déplacement à Banjul une dizaine de jour   avant la rencontre pour jouer une rencontre amicale avec leurs homologues gambiens et sensibiliser les supporters des deux camps autour du fair-play et des relations d'amitié et de fraternité séculaires entre les deux pays.

Les deux pays ne perdent de vue également l'existence des menaces de suspension qui pèsent   comme une épée de Damoclès au dessus de leur tête en cas de perturbations et de débordements.   Autant d'ingrédients qui retardent la perception de la ferveur qui enroulait jadis les confrontations sénégambiennes et qui atteindra son paroxysme le jour du match

Aucune ferveur notée à Banjul et ses environs

 

Dans les artères de Banjul, Serekunda ou Bakau , ce n'est pas encore la grande effervescence autour de cette rencontre. Rien ne trahit la quiétude de la capitale gambienne qui baigne dans une chaleur torride malgré la présence nocturne de la pluie. Seules quelques grandes affiches publicitaires confectionnées par des sociétés nationales annoncent l'imminence de l'anniversaire du Président Yaya Jammeh, premier supporter des « scorpions ». Tout comme le séjour de 3 jours de l'archevêque sénégalais Théodore Adrien Sarr, très populaire en Gambie, et qui prendra fin le jour du match. Sans nulle doute que son autorité morale à contribuer à tempérer les ardeurs du côté gambien.

La presse locale joue toutefois son rôle de mobilisation à travers des talk-show à la radio et des chroniques autour de la jeune et prometteuse sélection gambienne.

Le contexte de 2003 devenu différent de celui de la rencontre de ce week-end et les contre performances récentes des « lions de la Teranga » à l'échelle continentale sont venus peut être dévaluer l'enjeu de la partie aux yeux des supporters gambiens. La preuve, les billets de la rencontre ne seront mis en vente que trois heures avant le coup d'envoi de la partie.

Contrairement à l'opposition d'il y a cinq ans aucun mouvement de cortège ou concert de klaxon ne semble perturbé Banjul et ses environs. Les acteurs des deux équipes s'envoyant par presses interposées des politesses sur les qualités des uns et des autres. Une sorte de gentleman agreement tacite entre les deux camps pour ne pas mettre le feu sur l'huile et susciter des mouvements d'humeur.

Il fallait se trouver à l'intérieur de l'Independance Stadium de Banjul pour entendre les premières clameurs des supporters dues aux gestes techniques et d'adresses des joueurs gambiens suant à l'entraînement sous l'œil vaillant de leur nouvel entraîneur, le belge Paul Put. Près de 2500 supporters massés dans les travées du stade applaudissaient à grandes mains le travail devant les buts des joueurs gambiens. Ils nourrissent chacun dans un coin de leur tête le fol espoir de voir enfin les « scorpions » s'imposer devant l'éternel rival et non moins frère sénégalais.

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