Zimbabwe: Le G8 promet des "sanctions", Tsvangirai pose ses "conditions" au dialogue

8 Juillet 2008

Les dirigeants des grandes puissances réunies au sein du G8 ont déclaré mardi leur volonté d'imposer des sanctions sur « les personnes responsables d'actes de violence » au Zimbabwe.

Dans une déclaration publiée lors du sommet du G8 en cours à Toyako, au Japon, les dirigeants de la Grande-Bretagne, le Canada, la France, l'Allemagne, l'Italie, le Japon, la Russie et les Etats-Unis ont refusé de reconnaître la réélection du président Robert Mugabe, qui a été déclaré vainqueur au terme d'un second tour dont il était l'unique candidat.

« Nous ne reconnaissons pas la légitimité d'un gouvernement qui ne reflète pas la volonté du peuple zimbabwéen », lit-on dans la déclaration. Tout en rappelant que le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), dirigé par l'ancien syndicaliste Morgan Tsvangirai, avait remporté le plus grand nombre de votes au premier tour, le G8 a ajouté que « tout processus de médiation doit respecter les résultats de l'élection du 29 Mars ».

Le G8 a par ailleurs accusé le parti au pouvoir au Zimbabwe, la Zanu-PF, d'être l'auteur de « violences systématiques, d'obstruction et d'intimidation » peu avant le second tour, ce qui avait occasionné le retrait de Tsvangirai.

Les dirigeants du G8 ont également lancé un appel implicite pour que la médiation soit élargie afin d'inclure des conciliateurs autres que le président sud-africain Thabo Mbeki, désigné par la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) comme principal arbitre de la crise zimbabwéenne. Le MDC accuse Mbeki de partialité en faveur de Mugabe.

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Enfin, le G8 a appelé le Secrétaire-général des Nations unies, Ban Ki-moon, à désigner un envoyé spécial pour soutenir les efforts de la SADC et de l'Union africaine (UA) au Zimbabwe.

Dans une déclaration rendue publique ce même mardi, Morgan Tsvangirai a énuméré une liste de cinq « conditions » à remplir par le gouvernement avant le dialogue qu'il juge toutefois « inévitable ».

Ces conditions sont : l'arrêt immédiat des violences et le démantèlement des milices; la « normalisation » de l'environnement politique, notamment par la libération de « 1500 prisonniers politiques » et la levée de l'interdiction de déplacement qui pèse sur les cadres du MDC; la levée des restrictions sur les organismes humanitaires; la prestation de serment du parlement; et l'élargissement de la médiation africaine pour inclure un « envoyé permanent » de l'UA.

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