Tunisie: Ben Ali, candidat du RCD à la présidentielle de 2009

31 Juillet 2008

Tunis — Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a officiellement accepté mercredi la nomination de son parti, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, pouvoir) pour le représenter à la présidentielle de 2009.

Ben Ali, 71 ans, brigue ainsi son 5e mandat  à la tête du pays.

Depuis près de deux ans les différentes structures du RCD, notamment les jeunes et les femmes, appellent à la candidature du président pour les prochaines échéances électorales.

Ben Ali finira donc par accéder à la demande de ses partisans en ces termes: « En toute fierté, je vous dis oui, pour être votre candidat à l'élection présidentielle de 2009 ».

L'occasion choisie pour son annonce tant attendue a été le 20e anniversaire du RCD, un événement qui coïncide avec le 5e congrès du parti qui s'est ouvert mercredi.

Près de 4000 congressistes, dont 2715 délégués provenant de toutes les wilayas de la Tunisie, ont pris d'assaut la grande salle du centre des expositions du Kram pour les besoins du congrès.

Créé en 1988, le RCD est en fait l'ancien Parti Socialiste Destourien (PSD), qui a dirigé le pays jusqu'en 1987, date à laquelle Ben Ali, alors Premier ministre, avait « succedé » au père de l'indépendance, Habib Bourguiba, déclaré incompétent pour cause de « sénilité ». C'était le 7 novembre 1987.

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Depuis, le RCD a fait main basse sur l'espace politique tunisien, soutenu par une myriade de petits partis alliés.

Arrivé tôt le matin, le chef de l'Etat a été acclamé par les militants présents dans la salle depuis les premières lueurs du jour.

Accueilli par l'hymne national entonné par toute la salle dès son apparition, le président du RCD, visiblement très ému, s'est accordé une dizaine de minutes pour saluer et remercier, les mains posées sur le cœur, les nombreux militants venus de partout lui apporter leur soutien.

Le maître des céremonies avait déjà donné le ton en énumérant les réalisations de Ben Ali à la tête du parti et du pays, suscitant en retour une grande clameur d'approbation. « Vous êtes le symbole de la République et c'est pour cela que nous vous avons choisi pour préserver la République », a-t-il lancé, avant d'ajouter dans un élan d'emphase: « Nous vous choisissons pour le présent et le futur de cette nation ». Des propos qui soulevèrent à nouveau les militants, signifiant leur accord sur le choix de Ben Ali.

Fidèle à la tradition qui consiste à baptiser chaque congrès, le parti a cette année choisi comme thème le « défi », comme pour mettre en relief l'ampleur des tâches auxquelles le RCD et son leader sont appelés à faire face.

Parmi ces nombreux défis figurent notamment l'ouverture de l'espace politique, la question du chômage, surtout chez les jeunes diplômés, et la problématique des droits de l'Homme.

La visite d'Etat effectuée il a quelques mois en Tunisie par le président français Nicolas Sarkozy avait suscité bien des regards accusateurs, d'autant plus qu'elle constituait, aux yeux de l'opposition, une approbation tacite de la trajectoire que suit le pays.

Des accusations que ses partisans balaient du revers de la main, tout en soulignant les avancées économiques réalisées sous la présidence de Ben Ali, ainsi que la stabilité politique observée en Tunisie.

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