Cote d'Ivoire: Déchets toxiques - Au coeur du drame des victimes de M'Bahiakro

28 Septembre 2008

Elles vivent à M'Bahiakro mais ne s'y sentent plus bien. Depuis le déversement des déchets toxiques dans cette ville le 25 août dernier, les populations de M'Bahiakro s'agrippe à la vie pour ne pas mourir. Récit du drame de cette population.

Il ne fait plus bon vivre à M Bahiakro. Désarmées, les populations de cette cité du Centre du pays, s'accommodent des dépotoirs d'ordures toxiques présents dans leur environnement immédiat, depuis la dernière semaine du mois d'août. La charge à porter est lourde de conséquences, surtout au plan sanitaire. Démangeaison généralisée, fortes céphalées, nausée interminable, brûlures intramusculaires, constipation Tel est le lot de désagréments qui troublent le sommeil des habitants de M'Bahiakro. «J'ai de fortes douleurs de tête récurrentes. J'ai la sensation d'avoir été enfermé dans un endroit, contenant du gaz lacrymogène. Des picotements m'emmènent à gratter régulièrement mes yeux. J'ai perdu l'appétit voici déjà une semaine. La bouillie de riz était ma seule source d'alimentation», déplore Kouadio Kouamé François, tenancier du maquis " Le Jourdain", situé à proximité du lieu de déversement, au quartier N'gattakro. Le corps couvert de petites plaies, le jeune homme affirme que la cas de son frère, alité à la maison, est plus alarmant. Dans les locaux de l'hôpital général de la ville, le pavillon dressé par la cellule de crise pour gérer ces difficultés sanitaires, ne désemplit pas ce 24 septembre, en fin de matinée. Assis en file indienne, sur un banc, chacun attend, devant la porte du soulagement, son tour pour y accéder. Il est 12h45mn, l'équipe sanitaire est toujours à la tâche. Les journées de consultation se ressemblent ainsi, depuis vendredi dernier. Heureusement que les intoxiqués en sont soulagés. Après le passage du micro mobile dans leurs quartiers, ces sinistrés continuent de rallier le lieu de soins, par petits groupes. Là-haut, dans le ciel, des nuages sombres, commencent à recouvrir l'horizon. Cette imminence de la pluie fait trembler Kouakou Brahima. Ce vieil homme que les gens appellent ici, affectueusement KB, a le malheur d'habiter, à quelques mètres du « dépotoir de la mort ». Dans un bas-fond du quartier Koko. «C'est actuellement recouvert de terre, ce qui a réduit l'évaporation nocive. Mais après une pluie, l'environnement devient difficilement respirable. Je ne peux pas rentrer à la maison à cause de l'odeur. La nuit il est quasiment impossible de dormir», se lamente-t-il. Avant de nous tendre une liste de produits pharmaceutiques qu'il a déjà épuisés. Depuis ce premier traitement, les malaises persistent au sein des membres de sa famille, et cela augmente profondément son tourment. L'ordonnance qui lui a couté 4.700frs comprend entre autres du Clamoxyl 500g, du Doliprane 500g, du Flagyl, et des gélules d'Amoxilline.

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