Kinshasa — L'offensive du CNDP de Laurent Nkunda - débutée le 28 août et intense depuis la deuxième semaine d'octobre - enflamme l'Est du Congo, le Nord-Kivu, en réalité deux territoires pour l'essentiel (ceux du Masisi et du Rutshuru) sur les cinq que comprend la province. Toutefois l'armée régulière congolaise est en capilotade et la Monuc, chaque jour, administre la preuve de son inefficacité.
Le risque est donc grand de voir le CNDP contrôler à court terme un territoire d'un seul tenant, beaucoup plus étendu, qui lui permettrait, d'Ouest en Est, de relier son bastion traditionnel du Masisi à la frontière rwandaise (poste frontière de Bunangana-Jomba), et du Nord au Sud, d'avoir la mainmise sur les voies de communication conduisant de Goma à la ville de Kanyabayonga, (en limite des territoires du Rutshuru et de Lubero) grâce à la prise des villes de Rutshuru, Nyanzale, Kikuku et Rumangabo. De quoi mettre en place l'administration d'un «Tutsiland » et de là, commencer à donner une réalité à sa volonté affichée de « libérer le peuple du Congo » en renversant le gouvernement de Kinshasa. Le projet de Laurent Nkunda, pour démesuré qu'il soit en considération de l'audience réelle du personnage en RDC, ne répond pas moins à deux objectifs, jamais abandonnés par le Rwanda depuis le déclenchement de la 1ère guerre du Congo : l'installation à Kinshasa d'un allié stratégique et la balkanisation du Congo.
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