Afrique du Sud: Jacob Zuma encore dans le collimateur de la justice

13 Janvier 2009

Le dossier judiciaire de Zuma refait surface  en Afrique du Sud à un trimestre environ des élections générales où il part favori.

Accusé d'avoir reçu des pots-de-vin d'une société française, le rebondissement dans cette affaire compromettante place le leader zoulou dans la tourmente. Heureusement que  le Congrès national africain (ANC) qui la investi le porte encore dans son coeur.

Alors qu'on le croyait sorti de l'auberge suite à  l'invalidation des charges portées contre lui par un juge de Pietermaritzburg le 12 septembre,  on se rend compte depuis lundi que le numéro un de l'ANC est plutôt bloqué à la porte de l'auberge. Et pour cause, la Cour suprême de Bloemfontein a annulé   le jugement rendu en septembre par le juge Chris Nicholson, lequel avait remis en cause l'inculpation de Zuma, en raison « d'interférences politiques » supposées de l'exécutif d'alors dans la procédure judiciaire dont Thabo Mbéki serait le maître d'oeuvre.

Louis Helms, le vice-président de la Cour suprême d'appel  a estimé que les éléments du juge de première instance sont invalides donnant ainsi raison  au parquet général qui avait introduit l'appel. La même cour   a par ailleurs, estimé que le juge avait "outrepassé" ses pouvoirs en accusant l'ex président Thabo Mbéki de s'être ingéré dans l'affaire judiciaire de son rival Jacob Zuma. Laquelle accusation  a  amené l'ANC  a poussé   Thabo Mbéki alors président, à la sortie. Ces arguments de la Cour d'appel ouvrent la voie à une reprise des poursuites contre le populaire leader zoulou.

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La démission de Thabo Mbeki suite à ce quiproquo, était  vue par certains observateurs comme une bonne santé de la démocratie en Afrique du Sud et pour d'autres comme la dictature d'un parti politique remettant du coup, en question, la démocratie dans ce pays. Dans tous les cas, les effets collatéraux ne s'étaient pas faits attendre. Les dissidences ont été notées au sein de l'ANC. Et ces dissidents ont donné naissance à un nouveau parti politique (Cope) )dirigé par l'ancien ministre de la Défense Mosiuoa Lekota.

Ce qui est sûr ce rebondissement dans l'affaire de corruption à un trimestre seulement des élections générales est une situation embarrassante pour Jacob Zuma puisqu'il part favori. Néanmoins  le Congrès national africain (ANC) lui réitère son attachement : "L'ANC confirme sa position et redit que le jugement n'affectera pas sa décision : Zuma sera le candidat à la présidence de l'ANC lors des élections de 2009" écrit l'ANC dans un communiqué rendu public avant d'ajouter "L'ANC n'acceptera pas qu'une décision prise démocratiquement par ses membres lors d'une conférence nationale soit renversée sur la base d'accusations invérifiées".

Alors que Zuma fonde sa compagne sur la lutte contre la corruption, un leader du
pays affirme que pour ce faire, "Zuma devrait retirer sa candidature ne serait-ce que pour être cohérent avec lui-même. Comme quoi, la charité bien ordonnée commence par soi-même.

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