Abidjan — Sa passion fut la guitare. De ses débuts de musicien amateur et imitateur, jusqu'à sa confirmation en tant qu'instrumentiste de talent, N'goran Jimmy Hyacinthe fut fidèle à cet instrument auquel le public ivoirien et même au-delà du pays, l'identifiera. Héritier de la génération pop (années 1960-1970) dont il fut la figure la plus marquante en Côte d'Ivoire, il rompt résolument avec l'art d'Hendrix à la fin des années 1970 et se préoccupe désormais d'interroger le patrimoine musical du terroir kôdê (sous groupe baoulé). Il inscrivait par là, sa démarche artistique dans la droite ligne d'une véritable quête identitaire, à la suite d'Ernesto Djédjé.
Avec ce dernier, et Georges Diby, N'goran Hyacinthe (dit Jimmy) fait partie des créateurs de génie dans l'histoire de la musique ivoirienne ; une histoire qu'il marque indiscutablement des sons de sa guitare ainsi que de chansons comme Liké fê, Nclôo, Maquis lô, Manfêlélé, etc. On l'appelait "Monsieur guitare". Mais pour le grand public, N'goran Hyacinthe, c'était avant tout et surtout le Goli. Et ce public n'a pas eu tort: le Goli suffit à la gloire et au génie de ce musicien trop tôt disparu. Comme la plupart des génies. Quelques notes en souvenirs de ce guitariste inoubliable.
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