L'élection inattendue de Barack Obama à la tête des Etats-Unis d'Amérique devait faire des émules. Assurément. Happé par la bourrasque d'un évènement plutôt cinglant, le vieux monde a réussi dans un sursaut instinctif propre aux idéologues assermentés d'hypocrisie sinon de cynisme, à donner aux moins avisés cette illusion d'un mouvement résolu d'intégration digne d'optimisme Le racisme devait disparaître et d'ailleurs, en affichant résolument sa préférence pour Barack Obama plutôt que pour Hilary et McCain, l'Europe soutenait déjà la lutte contre le racisme. Et Durban II tombait pour ainsi dire à point nommé ! Disons-le tout net, ceux qui attendaient de la Conférence de Genève autre chose qu'une ritournelle aussi vieille que l'Occident, n'ont à s'en prendre qu'à eux-mêmes.
Comment peut-on prétendre apporter une solution à la problématique mondiale du racisme quand l'on se révèle incapable de développer chez soi une politique cohérente et résolue, à même de garantir les droits de ses propres minorités plutôt insidieusement ghettoïsées ? Comment peut-on prétendre apporter une contribution aux questions du racisme quand l'on reste foncièrement arquebouté à une doctrine de discrimination si ce n'est à cette sinistre mécanique d'oppression et de prédation dont on sait rectrice des rapports internationaux soigneusement enrobés aux mots aussi loufoques que pernicieux, que sont coopération, partenariat, et que sais-je encore ? Qu'on se le dise, s'il est une réalité définitivement triviale depuis Durban II, c'est bien la notion même de "liberté d'expression", désormais à géométrie variable, selon bien entendu la cible des propos.
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