Enfin, l'AMISON (Mission de l'Union africaine en Somalie) se décide à faire parler sa force de frappe. Depuis mars 2007, cette mission de l'Union africaine (UA), composée de soldats ougandais et burundais, était installée en Somalie comme une simple spectatrice devant un film d'horreur. Car, jusqu'à présent, son action n'était point visible face à l'avancée jonchée de morts et de destructions des milices shebab.
Il a fallu attendre que ces islamistes radicaux soient à quelques encablures de la Villa Somalia, le palais présidentiel, le dimanche 12 juillet, pour voir l'AMISON intervenir comme un acteur jockey qui entrerait en scène à la dernière minute pour sauver la vie d'un orphelin sur le point d'être trucidé. Même la trompette de détresse, qu'ont fait tonner le président Cheick Ahmed et le parlement, le 20 juin dernier, semblait n'avoir ébranlé personne. Sauf peut-être les États-Unis d'Amérique qui, ne voulant pas jouer les Zorro sur un autre front contre un ennemi qu'ils assimilent à Al-Qaïda, ont formé l'armée somalienne et l'ont soutenue avec des armes et des finances. C'est certain que Barack Obama et son administration ne veulent pas voir fleurir un nouvel eldorado du terrorisme islamiste en Somalie, comme en Afghanistan et au Pakistan. L'AMISON est intervenue à propos pour maintenir la tête de Mogadiscio hors des vagues tumultueuses de l'invasion des Shebab.
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