Sauf sursaut de dernière minute, le capitaine Moussa Dadis Camara sera candidat à l'élection présidentielle guinéenne, dont le premier tour a été fixé au 31 janvier 2010. Les ingrédients se mettent progressivement en place pour qu'après avoir accédé à la présidence par la force, le chef de la junte légitime son pouvoir par les urnes. Il a été, on ne peut plus clair, dans sa réplique sans fioriture aucune, aux forum des forces vives qui avait appelé, le 23 août dernier, la population à dire non à «toute velléité de confiscation du pouvoir par la junte».
En effet, l'homme du camp Alpha Yaya Diallo n'est pas passé par quatre chemins pour signifier que «personne ne peut-lui-interdire-de-se-présenter». Que la France et Alain Joyandet, son secrétaire d'Etat à la Coopération, se le tiennent donc pour dit! Bien que M. Joyandet s'y soit ouvertement opposé, en martelant que «Dadis Camara doit respecter ses engagements», on voit mal, pour l'instant, comment Paris peut vraiment faire obstacle à ce projet, dont les contours se précisent chaque jour un peu plus.
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