Le chef de la junte au pouvoir en Guinée, le capitaine Moussa Dadis Camara, a nié avoir une quelconque responsabilité dans le massacre de près de deux cents militants de l'opposition qui avait été victime d'une sanglante répression lundi dernier lors d'un rassemblement à Conakry.
Il a affirmé «ne pas contrôler l'armée», tentant ainsi de minimiser sa responsabilité dans une déclaration faite hier à la radio française Europe 1. «L'événement m'a débordé. Cette armée, je ne contrôle pas toutes ses activités [...]. Dire que je contrôle cette armée, ce serait de la démagogie», a-t-il déclaré. «J'ai hérité d'un héritage d'un demi-siècle», a-t-il justifié indiquant que le respect de la hiérarchie n'existe pas dans l'armée qu'il commande. Ces déclarations sont intervenues au moment même où des soldats poursuivaient leurs exactions dans certains quartiers de la capitale où des femmes ont été violées et des commerces pillés. L'aveuglante intervention des forces de sécurité et de l'armée pour empêcher la tenue d'un rassemblement dans l'enceinte d'un stade à Conakry a fait au moins 157 morts et environ 1 200 blessés, tous des militants du principal parti de l'opposition, l'Union des forces républicaines (UFR), dirigé par l'opposant guinéen Sydia Touré. Ce dernier a été aussi sérieusement blessé lors de l'intervention sauvage des militaires à l'intérieur du stade.
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