Afrique: 1er janvier 1960 - Demis-vérités et mensonges médiatiques sur l'indépendance camerounaise

5 Janvier 2010
tribune

Que serait devenue la France si l'Allemagne y avait installé durablement un régime dirigé par le maréchal Philippe Pétain et les Français démissionnaires après la défaite de 1940 ? Un pays qui ressemblerait fort au Cameroun. Les PME françaises seraient à la remorque des mastodontes de l'industrie allemande. La France produirait des grappes de raisin pour faire du vin outre Rhin ; boissons dont les revenus seraient gérés par un organisme situé sur la place financière de Francfort, sous la surveillance de fonctionnaires allemands nantis du droit de veto pour ne pas laisser ces pauvres français vaincus faire des bêtises avec leurs francs si durement gagnés... En France, sous un tel régime, il eût été difficile de célébrer la Résistance alors défaite de Jean Moulin, de Guy Mocquet ou de Charles de Gaulle.

C'est le sentiment que l'on peut avoir aujourd'hui au Cameroun. Ce 1er janvier 2010, la commémoration du cinquantenaire du retour du Cameroun à l'indépendance a en effet offert l'occasion d'écouter une communication de médias et des autorités camerounaises qui renseigne suffisamment sur la difficulté d'évoquer cet événement important dans la vie de la nation camerounaise. Observons, pour commencer, le président de la République Paul Biya, dans son discours annuel du 31 décembre aux Camerounais. « Mais d'abord souvenons-nous qu'avant l'indépendance certains en avaient rêvé, ont combattu pour l'obtenir et y ont sacrifié leur vie. Notre peuple devra leur en être éternellement reconnaissant », a dit le président Biya avant d'annoncer des événements qui auront lieu durant l'année pour se souvenir du martyre de ces compatriotes qu'on ne connaît point au quotidien dans la vie de la nation camerounaise. Pourtant, en cette occasion unique, Paul Biya n'a pas trouvé nécessaire de nommer ces héros patriotiques.

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