Les Togolais ont marché le week-end dernier pour réclamer la démission du tout-puissant président de la Confédération Africaine de Football (CAF), Issa Hayatou. L'organisation est condamnée par l'opinion africaine qui ne digère pas les sanctions prises à l'encontre du Togo. Ce pays a été victime d'agression lors de la dernière Coupe d'Afrique des Nations (CAN) qui s'est déroulée en Angola. D'aucuns trouvent les mesures excessives et sans aucun égard pour la bienséance africaine. La CAF, se réfugiant derrière les textes, a exclu le Togo pour les deux prochains tournois. Ici s'exprime la toute-puissance du président Hayatou. Au sommet de la gloire, le président de la CAF semble pouvoir frapper qui il veut et quand. Cette fois-ci, la CAF et son président ont négligé le contexte pour faire passer leur message. En effet, les Togolais vont élire leur président dans les prochaines semaines. Et le président Faure est candidat à sa propre succession.
Le cas Hayatou prouve que l'immobilisme peut conduire à la perte même de la logique la plus élémentaire. La CAF a péché par négligence. Elle a ignoré le soutien de la jeunesse africaine à l'égard des Togolais. Ne pas l'avoir perçu en pleine retransmission des matches, pourrait signifier qu'elle a tout simplement des comptes à régler avec des tiers au Togo. Sinon pourquoi cet empressement à nuire ? A moins d'être dépassé par les événements. Auquel cas, Hayatou et ses compères devraient rendre effectivement le tablier. Hayatou aura suffisamment étalé son mépris des valeurs africaines dans cette affaire. Lui qui n'a pas d'état d'âme aujourd'hui, peut-il feindre d'ignorer la portée de l'éthique dans les prises de décisions aussi graves sur le continent ? Un Africain d'une telle dimension aurait dû, par respect des valeurs africaines, prendre le temps de laisser passer le deuil ou même surseoir, à titre exceptionnel, au respect aveugle des textes. Nul n'aurait blâmé la CAF pour cela. Par son empressement à sanctionner le Togo, l'organisation montre que ses dirigeants n'ont jamais eu de compassion envers les familles endeuillées.
...