La réunion qui se tiendra mardi prochain à Alger entre les ministres des Affaires étrangères des pays sahélo-sahariens tombe comme un rappel à l'ordre d'une situation au bord de l'explosion. Cela fait des années, en effet, que tous les observateurs regardent la région sombrer dans une ère d'instabilité chronique. Car, si le banditisme et les trafics de drogue et de cigarettes sont connus depuis longtemps, l'intrusion de groupes terroristes dans la région constitue un véritable défi. D'abord pour les pays de la région, puis pour l'ensemble de la communauté internationale.
Le premier défi est donc destiné aux pays de la région. Puisque hormis l'Algérie qui a déjà acquis une expérience estimable dans la lutte contre le terrorisme et qui dispose de moyens importants, le phénomène est nouveau pour les autres nations. Dépourvus, en effet, de moyens matériels et humains susceptibles de faire face à un fléau transfrontalier et très redoutable, ces pays ne peuvent que subir les conséquences de la nouvelle donne. Pis, à défaut de pouvoir juguler la menace, ces Etats seront souvent obligés de s'incliner devant les injonctions -et elles sont très nombreuses- qui viennent de l'extérieur. Et cela ne manque pas en ces temps où chaque puissance cherche à étendre sa zone d'influence.
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