La donne au Soudan se présente risquée à la lumière des enjeux qui sous-tendent le référendum du 9 janvier 2011, aussi bien au plan intérieur qu'au plan régional et international. D'une part, Khartoum redoute une partition du plus grand pays d'Afrique si le Sud venait à voter majoritairement pour la séparation et si la région de l'Abyei venait à opter pour son rattachement au Sud. Cette perspective tant redoutée risque aussi de faire des émules au Darfour, dont l'instabilité et les velléités sécessionnistes sont manifestes. Quatre scenarii sont perceptibles et se résument comme suit :Réunification forcée : Décision unilatérale du NCP (Natinal Congress Party) de se retirer du CPA dans l'intérêt de préserver l'unité avec comme risques potentiels le gel de l'accord de partage du pouvoir et des ressources Nord-Sud et un retour à la guerre. Réunification pacifique : Les dispositifs juridiques du CPA seraient maintenus, la décision résultant du référendum au Sud avec l'accord express du Nord.
Cette hypothèse réduirait les risques de conflit et permettrait de temporiser le rythme des négociations Nord-Sud autour de la redistribution des richesses et du pouvoir politique.Sécession de facto : Séparation du Sud sans le consentement du Nord, cette donne exposerait à un haut risque de conflits mais également à un enlisement du conflit de type Ethiopie-ErythréeSécession pacifique : Séparation du Sud avec l'accord du Nord, dans l'éventualité de négociations Nord-Sud pré-référendum fructueuses qui ouvriraient la voie à une coopération interétatique efficace sur les principaux enjeux, notamment concernant le devenir des territoires à statut spécial.
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