C'est fini. Le président Ben Ali a abandonné le pays et le pouvoir. Dans les heures qui ont suivi l'annonce de sa fuite, les Tunisiens ont exprimé leur joie, défiant ainsi le couvre-feu imposé. Ailleurs, les citoyens d'autres pays arabes ont également explosé d'allégresse, affichant leur soutien aux Tunisiens. Certains gouvernements ont exprimé leurs réactions, d'autres préfèrent attendre.
En Egypte, où des dizaines d'Egyptiens se sont joints au Caire à un groupe de Tunisiens qui célébraient le départ de Zine El Abidine Ben Ali, les autorités ont annoncé qu'elles suivaient étroitement le déroulement des événements en Tunisie et qu'elles respectaient le choix du peuple tunisien. «L'Egypte proclame son respect du choix du peuple de notre pays frère la Tunisie, de même qu'elle a confiance dans la sagesse de ses frères tunisiens pour régler cette situation et éviter que la Tunisie s'effondre dans le chaos», a déclaré le ministère des Affaires étrangères. La Ligue des Etats arabes a appelé, pour sa part, les forces politiques en Tunisie à être «unies pour le bien du peuple». La Ligue a appelé de ses voeux un «consensus national qui permettra de sortir le pays de la crise tout en garantissant le respect de la volonté du peuple tunisien». Le Qatar dit respecter «la volonté et le choix du peuple tunisien» et «s'engage à [maintenir] ses solides relations avec le peuple tunisien (...) dans l'intérêt des deux pays frères». En Jordanie, où la grogne monte contre l'inflation et le chômage, une cinquantaine de syndicalistes ont organisé un sit-in, hier, devant l'ambassade de Tunisie à Amman et appelé à la propagation de «la révolution tunisienne». Aucune réaction officielle n'a été donnée.
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